Historique

Petit historique du Lycée.

La décennie des sixties initie le grand mouvement de démocratisation de l’enseignement secondaire. A Hannut, les révérendes sœurs du Saint-Coeur de Marie (congrégation vouée à l’instruction et l’émancipation des jeunes filles), établies au cœur de la ville depuis 1880, souhaitent proposer à leurs élèves un enseignement général digne de ce nom. Dans cette intention, elles projettent la construction d’une nouvelle école, dotée d’un internat : leur choix se porte sur un terrain jouxtant l’avenue Paul Brien, pompeuse dénomination pour ce qui n’est alors qu’un petit chemin de campagne menant à Grand-Hallet, dépourvu, à quelques exceptions près, d’habitations.

La conceptrice et cheville ouvrière du projet sera Sœur Anne-Marie (Lucie Woltèche), alors directrice du secondaire. Celle-ci fait appel à Roger Bastin (1913-1986), un architecte namurois de renom qui s’inscrit dans la lignée des réalisations de Le Corbusier. Ils conçoivent ensemble un bâtiment où s’affirme la double recherche de l’essentiel et de la rigueur : structures métalliques, blocs apparents, agencement en plusieurs quartiers ; le tout se doit d’être sobre et épuré, à dimension humaine (le style « caserne », massif, lourd et écrasant, est donc banni).

Il n’est pas exagéré de dire que l’école ainsi fondée est à la pointe des conceptions novatrices de l’époque en matière de pédagogie: on y trouve bien sûr une belle et moderne chapelle, mais encore un centre de documentation ouvert en permanence qui fait office également de salle d’étude, une spacieuse salle d’éducation physique bien équipée, pourvue de cabines de douche, un auditoire pour l’apprentissage des langues en gradins, trois laboratoires (physique, chimie, biologie), des locaux dévolus à certaines disciplines (géographie, dessin…) Parallèlement au quartier des classes, on découvre un internat familial qui peut accueillir près de quarante pensionnaires dans une vingtaine de studios.

Les premières élèves à investir les lieux au printemps 1969 sont invitées par leur Directrice à baptiser leur école. De ce référendum ressort le nom de Lycée Notre-Dame.

Toujours attentive à l’aspect esthétique de « son » école, Sœur Anne-Marie acquiert alors une magnifique sculpture d’une Vierge à l’Enfant, toujours visible aujourd’hui dans l’entrée vers l’Accueil.

Les années 80 connaissent à leur tour une évolution significative dans la philosophie et la politique éducative avec l’émergence de l’enseignement « rénové », et ce qui apparaît désormais comme une dimension incontournable : la mixité au sein des établissements.

Ni l’école secondaire des garçons (le Collège), ni l’école secondaire des filles (le Lycée) ne veulent manquer ce tournant : il faudra donc bien se parler et trouver un terrain d’entente si l’on veut éviter une stérile concurrence entre deux écoles distantes de 200 mètres, appartenant au même réseau d’enseignement et proposant la même orientation générale.

D’âpres et longues négociations débouchent sur la solution alambiquée suivante : le site Lycée accueillera désormais tous les élèves du 1er degré (les un/es ressortissant au pouvoir organisateur des Pères Croisiers, les autres ressortissant au Pouvoir organisateur des Sœurs du Saint-Coeur) ; le site du Collège accueillera tous les élèves des 2 et 3mes degrés, avec identique système de répartition.

L’aspect bancal, et pour tout dire kafkaïen, de ce compromis convainc assez rapidement des esprits ouverts et sensés de franchir le pas supplémentaire qui s’impose en toute logique, à savoir la fusion des deux pouvoirs organisateurs en une seule entité rassembleuse qu’identifie l’appellation à rallonges Lycée/Collège Sainte-Croix & Notre-Dame : elle est acquise en 1996.

Voilà donc le Lycée accueillant un nombre de plus en plus important d’élèves relevant du seul 1er degré (1re et 2me secondaire), dans une structure désignée par l’acronyme DOA (Degré d’observation autonome). La place vient vite à manquer : une salle d’étude spécifique est édifiée en 1988 à l’initiative du directeur Etienne Stasse. En 2002, pour répondre à une nouvelle vague d’inscriptions, décision est prise de bâtir un ensemble de trois nouveaux locaux et une grande salle polyvalente à l’étage, dans le prolongement de la salle d’éducation physique.

Dix ans plus tard, les besoins se font à nouveau pressants : la nouvelle salle polyvalente est réaménagée en trois locaux de cours ; mais l’informatique réclame un environnement adapté ; l’école manque de grands espaces couverts (réfectoires) ; l’évolution pédagogique vers une différenciation des apprentissages (Pia, 2S.) exige toujours plus de locaux spécifiques.

Le Pouvoir organisateur EcaH (Enseignement catholique de Hannut) prend alors une courageuse décision : la démolition de l’ancien quartier de l’internat, parce qu’inadapté aux besoins d’aujourd’hui, parce que fortement endommagé par les intempéries qu’il reçoit en pleine façade provoquant la rouille des armatures métalliques et l’affaissement des plaques de revêtement ; et la construction in situ d’un tout nouveau bâtiment destiné à relever les défis du futur.

S’ensuit un lourd chantier de 5 années (depuis la conception jusqu’à la clôture du projet). En 2019, il aboutit finalement & heureusement à cette nouvelle infrastructure qui devient le visage extérieur de l’école ; de facture moderne, celle-ci s’inscrit dans la continuité de l’ancien bâti ; elle poursuit la recherche esthétique des origines ; elle entend rappeler les congrégations fondatrices par ses notes de bleu pour la dévotion mariale et de rouge pour celle de la croix.

Ce bâtiment abrite deux grandes salles polyvalentes, deux spacieux locaux pour l’informatique, trois salles de classe, un espace de rencontre et de réunions (avec une mini-bibliothèque adaptée au profil d’élèves jeunes ados) et des sanitaires pour les filles. Le Lycée peut ainsi voir l’avenir avec confiance, lui dont la capacité d’accueil a quasi triplé depuis sa fondation jusqu’à ce jour.

Autre fait notable à souligner : le sort du Lycée se trouve désormais dans les mains de l’asbl Agbeche en charge de la gestion du patrimoine de l’enseignement catholique, car -geste ô combien remarquable-, ces bâtiments ayant été à l’origine conçus et édifiés pour l’éducation, les Sœurs du Saint-Coeur ont expressément tenu à en faire donation au Pouvoir organisateur EcaH, afin que leur œuvre émancipatrice soit poursuivie.

Et donc, il n’est absolument pas écrit que l’histoire du Lycée s’arrête ici : nul doute que, comme par le passé, il sera amené à évoluer et à s’adapter aux paramètres du moment ; mais une dimension demeurera, intangible et pérenne : celle de son esprit de service pour tous les jeunes qui l’auront fréquenté, animé et dynamisé. Et Dieu sait s’ils se comptent par milliers !